mardi 17 mars 2015

Démonter une horloge biologique

"Ohlalalala je suis overbooké je n'ai de temps pour rien"

Le début du scénario d'une journée classique de beaucoup de monde.
En général, rapidement, ce fil de pensée devient :

"Ohlalalala le temps passe, la nuit tombe d'ici quelques heures et je vais devoir aller dormir"

Pour enfin se poser LA VRAIE question qui nous hante à chaque minute de notre vie :

"Ohlalalala mais qu'est-ce que je vais avoir le temps de faire d'ici là ?"

Ce qui nous amène à la notion d'emploi du temps, dans le sens le plus strict du terme.
"Comment est-ce que je peux employer mon temps ?"

Là, on peut se mettre à argumenter sur ce que représente vraiment une journée, combien de temps elle dure vraiment selon nous, et partir dans ce genre de tergiversations métaphysiques qui consistent à jouer sur les mots simples et en sortir des compliqués pour se donner une crédibilité.
Mais ça n'est pas complètement stupide, parce qu'en fonction de notre résistance à la fatigue, et de quelques autres facteurs douteux impliquant de la caféine et de la taurine en quantités massives, notre fenêtre temporelle est de taille variable.

Tout le monde n'a pas la même notion du temps, ni la même productivité. Ce serait pratique de trouver une mesure qui soit pertinente pour chacun.

Et là, sudden realization : un laps de temps donné, c'est un nombre maximum de contractions musculaires que l'on peut faire avant de devoir céder à la fatigue. Ou à la mort, sur le terme de quelques décennies.

C'est mon doigt qui frappe sur une touche de clavier pour envoyer un message quelconque, ma jambe qui me porte du point A au point B, ou tout simplement mon organisme qui grille mes réserves de glucose pendant que j'essaye de mener une réflexion simple.

Les micro-inputs corporels, c'est une ressource, donc c'est une économie :

• Les mécaniques fondamentales de risk and reward s'appliquent. En gros, je peux courir plus vite pour gagner du temps et réduire les risques de rater mon train, mais je serai épuisé, et l'instant présent ( = la journée) perd probablement en durée de vie.

J'y vois énormément de potentiel pour un hard mode de QWOP.

Le facteur humain s'ajoute à cette analogie, jusqu'à pouvoir évaluer la pertinence d'un investissement (ou d'un non-investissement) :

• Creusons ce système à l'extrême : prenons un kikoolol basique, inapte à parler dans un français correct. (oui ok j'utilise des termes périmés depuis 2005 et c'est un crime, passons)
Est-ce qu'il gagne vraiment du temps en épargnant une lettre sur deux ? Fondamentalement oui, mais la perte de crédibilité qui en résulte peut le rendre inefficient dans certains cadres. Exemple cliché : si j'ai l'air stupide, je n'aurai pas le travail que je veux et je ne serai pas en mesure d'augmenter mon niveau de vie. On peut alors dire que mes inputs auront été mal investis.

Alors dans tout ça, que représente la notion de "minute" ou d'"heure" ?

> Ce sont uniquement des repères de plus grande échelle pour qu'on puisse comprendre de quoi on parle et avoir un repère absolu, un peu comme on se sert des moles pour compter les atomes.
Plus précisément, mieux vaut comparer ici "une minute" et "un gramme" : parce que différents matériaux ont différentes masses molaires, et différents individus sont capables de réaliser un nombre d'actions différent par minute.

Aussi rageant soit ce brave monsieur, il constitue une illustration explicite de mes propos, et aussi une bonne raison de taper dans vos mains tout seul devant votre écran.


En attendant, ironiquement, réfléchir à ça m'aura pris du temps. (forcément)
Alors, productivité ou contre-sens total ?

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